Retour

Un lieu ? Oh ! mille lieux !



La “troisième cale” du Port Clos, peut-être, à Bréhat, où l’on embarque lors des marées basses de vives eaux. Lorsque le regard traverse la transparence de l’eau et qu’on surprend l’intimité des anémones et des pagures, l’étonnante netteté des grains de sable ou des algues vertes et chevelues qui s’accrochent au granit rose.


Ou alors un grand châtaigner creux que je connais au coin d’une forêt périgourdine. Il est si vieux qu’il s’est creusé de façon stupéfiante, comme une cabane d’enfant, il est si creux qu’on y tiendrait à deux pour une sieste ou échanger des rires et des baisers.


Encore, l’Arche de La Défense, cet immense et incroyable bâtiment comme un pont, comme un navire voguant au sommet de la vague d’une des plus grande perspective urbaine qui soit. Une aspiration au ciel.


Ou le Musée des Tumulus de Bougon, peut-être ? Lui aussi un pont, jeté du présent vers le passé, machine à remonter le temps, à faire remonter le temps-d’avant-les-dates jusqu’à nous, verre et pierre et métal mêlés, minéralité claire et transparente, avec juste ce qu’il faut de bois pour que ce dernier s’y sente mis en valeur comme en un écrin, avec au centre de cet ostensoir l’Humain, dans toute son humanité fangeuse et primitive qui s’élève lentement vers le spirituel.



Un lieu ? Notre planète, la Terre, et le reste, les étoiles, le vide entre les étoiles, le vide qui entoure le vide, la densité incroyable au coeur des soleils qui sans cesse explosent et s’effondrent en même temps .....



Comment choisir ?





05 – 12 - 2003



© Henri-Pierre Juguet